Se poser, pour quoi faire ?

Notre vie moderne va trop vite. Les changements accélérés et les crises majeures que nous traversons suscitent beaucoup d’incertitudes, avec du stress et des émotions difficiles pour les petits comme pour les grands. Nous aimerions que les enfants soient protégés de ces ressentis*, mais ce n’est pas le cas. Comment les aider ?

Prendre soin de soi, ça s’apprend

Que nous soyons parents ou grands-parents, nous venons d’un monde dans lequel chacun apprenait à se débrouiller tout seul avec ses émotions. Comme s’il n’y avait rien à apprendre, ni rien à transmettre à l’école à ce sujet.

Une autre perspective s’est pourtant peu à peu imposée. Depuis 1993 la notion de compétences psychosociales – en anglais « life skills » – a été formellement énoncée par l’Organisation Mondiale de la Santé.

L’OMS souligne l’importance des compétences émotionnelles et relationnelles : elles fondent notre capacité à faire face aux difficultés de la vie. Un atout protecteur dès l’enfance et tout au long de l’existence.

Le socle de ces compétences repose sur une bonne compréhension des émotions, c’est-à-dire la capacité à les accueillir, les reconnaitre et favoriser leur régulation.

Se poser

Notre corps et notre esprit ne peuvent pas toujours fonctionner dans l’engagement et les tensions : nous avons besoin de nous détendre. Se poser, ça signifie s’arrêter et laisser les tensions s’apaiser.

Mais ce n’est pas toujours facile de “redescendre” en fin de journée, sans doute l’avez-vous remarqué ? Une pratique, c’est un temps pris pour favoriser méthodiquement l’apaisement des tensions et permettre à notre système de retrouver son équilibre.

On se pose comme on se brosse les dents, un peu chaque jour, non pas pour guérir les caries, mais pour éviter d’en avoir !

Alors, se poser c’est comme se relaxer ?

Pour commencer, oui. Mais ce n’est pas tout. Les émotions se manifestent très concrètement dans les ressentis de notre corps. “J’ai la gorge nouée, j’en ai plein le dos, ça me casse les pieds, me coupe les jambes, j’ai un poids sur la poitrine ou ça me fait chaud au coeur ….” La langue française regorge d’expressions qui traduisent cette expérience directe, dans le corps.

C’est donc par nos sensations que nous savons que nous sommes fatigués, intéressés, dépités, en colère ou amoureux. Et plus nous sommes conscients de nos ressentis, plus notre conscience émotionnelle sera précise.

Pendant la pratique, on s’entraine à porter et à stabiliser son attention vers les sensations du corps. Cet apprentissage est très concret, comme le geste d’un sportif ou d’un musicien.

En essayant et en répétant les pratiques de calme et d’attention, les enfants vont se familiariser tout naturellement avec les émotions et comment se débrouiller avec elles.

*Selon les enseignants, 18 % des élèves de maternelle et 25 % des élèves de l’école élémentaire expriment verbalement un état de stress ou d’anxiété.

Cet article a été rédigé par Marc

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